Dans le cadre de la mesure phare de son Plan de gestion des débordements, présenté en 2020, la Ville de Saint-Hyacinthe prévoit amorcer une étape importante de mise aux normes de son usine d'épuration. En effet, la phase la plus active du chantier débutera à l'hiver 2025 et se terminera en cours d'année 2027. À terme, ces travaux essentiels permettront :
Depuis son inauguration dans les années 1980, aucun travaux majeurs n’ont été réalisés sur l’usine, malgré l’évolution des réglementations et une augmentation de la population de plus de 45 %.
Ce projet constitue l'un des projets les plus ambitieux jamais entrepris sur territoire de la Ville de Saint-Hyacinthe. Le principal défi consiste à assurer le fonctionnement continu de l'usine, tout en réalisant les travaux. Une tâche comparable à changer une roue sur une voiture en mouvement.
Ces travaux exigeront des investissements de plus de 110 millions de dollars. Bien qu’ils soient majoritairement invisibles aux yeux de la population, leur importance pour la préservation de l'environnement et le développement de la ville est indéniable.
Les exigences pour protéger les milieux naturels ont considérablement évolué au cours des 40 dernières années. De nouvelles étapes sont désormais obligatoires pour traiter les eaux usées, et les rejets à l’environnement doivent être réduits au minimum.
Parmi les travaux à effectuer dans ce volet, notons :
La gestion des eaux fait partie des éléments essentiels au bon développement d’une ville et cela nécessite d’avoir des infrastructures en adéquation avec les besoins futurs. C’est pourquoi l’augmentation de la capacité de traitement de l’usine est un volet essentiel du chantier.
Les usines de traitement des eaux usées, au même titre que d’autres activités industrielles telles que les installations pétrolières et gazières ou les fabriques de pâtes et papier, peuvent générer des émanations, notamment du H2S, reconnaissable par son odeur caractéristique d’œuf pourri.
Les concentrations de H2S ne sont pas suffisamment élevées pour poser un risque à la santé. Toutefois, les odeurs peuvent entrainer des nuisances pour les résidents vivant à proximité de l’usine, principalement lorsque les conditions atmosphériques sont moins propices, comme en cas de vents forts ou de chaleur élevée.
C’est dans cette optique que la Ville a inclus un volet spécifique à la gestion des odeurs dans le cadre de l’importante mise aux normes de son usine d’épuration.
Échéancier pour la gestion des odeurs
Vidéo de la rencontre citoyenne
Présentation de la rencontre citoyenne
Point de presse public sur l'avancement du projet de mise aux normes de l’usine d’épurationLa Ville a obtenu une subvention de 25,2 millions de dollars, financée à parts égales par le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral. Cette aide financière a été accordée dans le cadre du programme FIMEAU du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
À ce jour, il s’agit de la seule subvention reçue pour la mise aux normes de l’usine. Nous sommes donc activement à la recherche de financement supplémentaire afin d’éviter de faire peser cette charge financière sur l’ensemble des citoyens et sur les générations futures.
Une usine d’épuration est un endroit où l'eau usées provenant des maisons, commerces, institutions et industries est traitée avant d'être retournée à la rivières Yamaska. Voici les étapes pour y parvenir :
1. L'arrivée des eaux usées
L'eau usée arrive à l'usine par des tuyaux souterrains. Cette eau contient tout ce que nous avons envoyé dans les éviers, toilettes, douches et drains.
2. Dégrillage des gros déchets
D'abord, on enlève les gros déchets comme les morceaux de plastique, les lingettes ou autres objets solides grâce à des grilles spéciales.
3. Dessable
Par la suite, on enlève les particules fines par sédimentation dans un bassin.
4. Décantation primaire
Ensuite, l'eau passe dans de grands bassins où les particules plus lourdes, comme le sable, se déposent au fond. Cela permet de séparer l'eau des solides.
5. Traitement biologique
Dans cette étape, des micro-organismes (comme des bactéries) sont utilisés pour « manger » les polluants solubles dans l'eau. Le tout se produit dans des bassins qui sont aérés.
6. Décantation secondaire
L'eau passe ensuite dans un autre bassin où les bactéries et autres résidus restants sont retirés, laissant une eau beaucoup plus propre.
7. Désinfection
Avant de retourner l'eau dans la nature, on tue les germes et les bactéries qui pourraient être nuisibles. L’usine se dotera de cette technologie lors de sa mise aux normes.
8. Rejet dans l'environnement
Une fois traitée, l'eau est renvoyée dans la rivière. Elle est suffisamment nettoyée pour ne pas nuire à la vie aquatique ou aux humains.
Que devient la boue restante?
Les déchets solides, appelés « boues », sont traités séparément. À Saint-Hyacinthe, les boues d’épuration sont réutilisées à l’usine de biométhanisation pour créer du gaz naturel renouvelable et ensuite valorisées aux champs.
L’usine d’épuration de la Ville de Saint-Hyacinthe, construite dans les années 1980, répondait aux besoins d’une population bien moins nombreuse et à des normes environnementales moins exigeantes qu’aujourd’hui. Avec une population en constante croissance et des réglementations environnementales plus strictes, il est donc essentiel de moderniser les installations de l’usine et d’augmenter sa capacité de traitement.
Non. Cependant, à certains moments pendant les travaux, les citoyens pourraient être invités à réduire leur consommation d’eau. La Ville de Saint-Hyacinthe émettra des avis, le cas échéant.
Le sulfure d’hydrogène est un gaz naturellement présent dans l’atmosphère et qui se caractérise par son odeur d’œuf pourri. On le retrouve notamment dans certaines sources d’eaux chaudes ou thermales. Dans le domaine des eaux usées, il se forme dans le réseau de collecte et il est libéré à l’usine d’épuration. Bien que ce gaz puisse être toxique à de fortes concentrations, les taux observés à l’usine d’épuration ne représentent qu’un impact sur les nuisances olfactives et non un risque à la santé pour les personnes à proximité.
L’évolution de la population et le développement de la ville ne font qu’exacerber la pression sur l’usine d’épuration. La situation évolue donc rapidement et les actions sont mises en place le plus rapidement possible tout en assurant le succès de ces solutions. La captation des odeurs et le traitement de celles-ci par différentes technologies sont actuellement à l’étude et seront implantés lors de la phase majeure des travaux de mise aux normes. Une partie des odeurs est déjà traitée, car des travaux ont déjà eu lieu afin de réduire les nuisances pour la population.